Système de production
L'analyse des composés volatils pourrait permettre d'authentifier le système de production des poulets
L’accroissement de la population et de la productivité de l’élevage est une nécessité urgente au Cameroun où la consommation en protéine animale reste très faible 36kg/habitant/an (MINEPIA,2010) par rapport au standard de la FAO qui est de 46 kg/habitant/an. Pour pallier à ce manquement, nous envisagions d'intégrer dans la ferme T.V un système de production des poulets de chair et des pondeuses dans une localité disposant de grands espaces environnementaux propres à assurer la vie des oiseaux. La ferme est situé à Bouam, Département du Lom et Djérem, Région de l’Est Cameroun.
Le projet utilise le système authentifié par l'INRA, des systèmes de production de poulets basée sur l'analyse des composés volatils du tissu adipeux. Cette méthode permettra de discriminer des poulets " Sans Label " et des poulets " Labelisés T.V ".
Dans la viande de poulet, environ 500 composés volatils ont été décrits.
Les résultats de chercheurs de l'INRA nous ont permis d'entreprendre sur la base de comparaison, la classification des quantités des composés volatils dans le tissu adipeux abdominal des deux types de poulets produits dans les Fermes traditionnelles :
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poulet sans label T.V
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et poulet avec label T.V.
La classe de poulet de chair sera composées de sujets de type race ancienne dont seules les femelles sont commercialisées, sous l'appellation "Poulet sans Label T.V". Elle est caractérisée par une croissance très lente et un engraissement supérieur à celui des volailles labels. Ces caractéristiques se traduisent par un abattage à 120 jours.
Dans le cadre du programme Travail et Vie (2020-2022), des poulets femelles de type label T.V seront élevés selon leur cahier des charges et abattus à 84 jours. Des femelles sans label pourront été abattues soit à 84 jours, soit à 120 jours. D'après les échantillons de tissu adipeux abdominal qui ont été prélevés immédiatement après chaque abattage dans l'une ou l'autre de ces durées, sur dix poulets par lot, les composés volatils de ces tissus seront extraits par micro-extraction en phase solide, puis analysés par chromatographie en phase gazeuse couplée à un spectromètre de masse.
Au total, 217 composés volatils quantifiés dans le tissu adipeux abdominal des trois groupes de poulets seront isolés par le système.
Une analyse de variance a montré que 72 de ces composés s'avèrent distinctifs des poulets Géline de Touraine élevés 120 jours et des poulets label rouge " classiques " élevés 84 jours. 47 de ces composés ont pu être identifiés par spectrométrie de masse.
Alors que seulement 22 composés permettent de distinguer les sans Labels abattues à 84 et 120 jours, 46 bio-marqueurs permettent de distinguer les sans Label et les poulets labels, indépendamment de leur durée d'élevage. Ce résultat indique qu'en termes de nombre de composés volatils affectés, l'effet génétique est plus influent que l'effet de la durée d'élevage sur la composition de la fraction volatile des tissus adipeux.
Ces données expérimentales suggèrent que l'analyse des composés volatils permet de distinguer des poulets différentiables à la fois par leur génotype et par la durée de leur élevage. La technique développée pourrait donc être intéressante pour authentifier des poulets issus de différents types de productions qui se distingueront souvent par les souches utilisées et la durée d'élevage de ces souches. Plus généralement, cette approche analytique peut être envisagée dès lors qu'il s'agît de distinguer des produits d'un cahier de charge labélisés à ceux d'une concurrence ciblée.