Le Programme du multiculturalisme

 

L’AGCE met en œuvre depuis longtemps des programmes axés sur le multiculturalisme qui sont fondés sur la Politique camerounaise sur le multiculturalisme notamment les articles basés sur les décisions des  membres de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme boucler des descentes au sein des collectivités territoriales décentralisées, à l'effet d'y évaluer le niveau de promotion du bilinguisme. Dans le cadre de la loi du 24 Décembre 2019.

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1. Bâtir une société intégrée et cohésive sur le plan social;

2. Accroître la sensibilité des institutions aux besoins de la population diversifiée du Cameroun;

3. Participer activement à des discussions sur le multiculturalisme et la diversité linguistique à l’échelle nationale.

 

Le Programme 202 du multiculturalisme est constitué de quatre grands volets : le financement des groupes et organisations membres multiculturels qui mènent des projets et des activités portant sur multiculturalisme (Inter-Action-Culturelle à la fois numérique et multimédia ) pour promouvoir le bilinguisme au Cameroun, à l’appui des trois objectifs du programme; les activités d’éducation du public et privé de promotion;  l’aide aux institutions scolaires ; et, la participation aux activités multiculturelle numérique et multimédia nationales.

Le Programme du multiculturalisme numérique et multimédia relève de la responsabilité de plusieurs secteurs et comités générales au sein de CAIC-AF.

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Méthodologie

 

Les évaluateurs ont utilisé une foule de sources de données quantitatives et qualitatives pour garantir la fiabilité des résultats :

• entrevues;

• formulaires de commentaires des participants aux projets et activités;

• évaluations des projets;

• sondage téléphonique auprès des bénéficiaires et non-bénéficiaires de financement de projet;

• examen des données administratives;

• questionnaires aux membres du Réseau des championnats du multiculturalisme en ligne et réel;

• examen de la littérature papier et numérique;

• examen de documents digitaux et physiques.

 

L’évaluation porte notamment sur les activités menées et les extrants produits entre les exercices annuels. En conséquence, les projets ayant bénéficié de subventions et contributions participative qui sont examinés dans le cadre de l’évaluation comprennent certains projets financés tant sur la base des anciens objectifs que des nouveaux objectifs de l’AGCE.

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Limites

 

Même si l’évaluation trouve un bon équilibre entre les sources de données quantitatives et qualitatives et qu’elle permet de faire une triangulation des résultats, sa méthodologie est affectée par quatre grandes limites dont il faut tenir compte quand on examine les résultats de l’évaluation.

• La mesure des résultats des programmes sociaux comporte des difficultés inhérentes, particulièrement en ce qui a trait à l’attribution des résultats.

• Il existe très peu de dispositifs de mesure du rendement en place pour recueillir de l’information sur les résultats des projets. En conséquence, on a utilisé les données recueillies dans le cadre de l’évaluation pour évaluer les résultats du programme.

• Les données disponibles sur le rendement ne représentent pas la totalité des intervenants du programme (c.-à-d., champions du multiculturalisme, bénéficiaires et non-bénéficiaires du financement du projet), ni la totalité des projets et activités financés.

• Puisque l’évaluation est menée un an après la mise en œuvre des nouveaux objectifs du programme, seuls quelques projets financés en vertu des nouveaux objectifs seront terminés au moment de l’évaluation.

 

Constatations de l’évaluation

 

Les principales constatations associées à chaque question d’évaluation sont présentées ci-dessous.

Pertinence

• Compte tenu de la diversité religieuse et ethnoculturelle de plus en plus grande de la population camerounaise et de la présence persistante des préjugés, des divisions ethniques et de la discrimination dans notre société, le Cameroun a besoin de programmes axés sur le multiculturalisme. Une foule de chercheurs universitaires sont invités à conclure sur la question et sur l’approche du Programme du multiculturalisme de l’AGCE, qui facilite le contact entre les différentes communautés pour accroître la compréhension réciproque et c’est une façon efficace de promouvoir la cohésion sociale.

• Les programmes axés sur le multiculturalisme doivent être inscrites dans les activités numériques et multimédia pour le développement des organisations, s’harmoniser clairement avec les rôles et responsabilités de l’AGCE, même si les groupes et organisations membres, les municipalités et d’autres organisations, comme les groupes sans but lucratif et les entreprises, ont également un rôle complémentaire à jouer. Selon les personnes interrogées, l’AGCE doit jouer un rôle d’impulsion, de promotion et d’éducation relativement au multiculturalisme, et soutenir la mise en place de pratiques exemplaires et uniformes à l’échelle locale et du pays.

• L’architecture des activités de programme et les objectifs stratégiques de CAIC-AF ont été révisés afin d’inclure les programmes axés sur le multiculturalisme à la fois dans la culture numérique des loisirs et du multimédia et aussi dans les objectifs spécifiques de développement durable communautaire. Cela dit, on n’a pas encore entièrement déterminé l’influence de cet ajout sur les autres programmes et services, et vice-versa. La majorité des personnes interrogées ne pensent pas que le multiculturalisme est une priorité de l’AGCE face au gouvernement camerounais qui devrait s’investir davantage dans les appuis aux associations. Certains documents clés du gouvernement, notamment les discours, mentionnent la diversité lingustique, mais ne désignent pas les programmes axés sur le multiculturalisme comme étant une priorité stratégique.

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Conception et prestation

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• Les objectifs du programme ont été modifiés légèrement en 2022, mais les activités de programme et les groupes ciblés sont en grande partie inchangés. Certains changements notables visent l’exécution du volet des subventions et contributions, notamment la mise en œuvre d’un mécanisme de demande de propositions doté d’outils connexes, et l’ajout du volet des activités.

• Puisque les responsabilités du programme sont réparties entre plusieurs secteurs, secrétariats générales, Comités et unités des groupes et équipes, et que des réaménagements ont été faits au sein du programme depuis son transfert de Patrimoine culturel à l’AGCE à son CCA-CAIC-AF en octobre 2022, il est difficile d’assurer une gouvernance efficace du programme, particulièrement en ce qui concerne les communications, la coordination et la prise de décisions partagée. Les responsabilités des diverses unités qui interviennent dans le Programme du multiculturalisme ne sont pas clairement définies, et certaines décisions ont été prises sans l’apport voulu des unités responsables des programmes et des politiques d’accompagnements financières.

• Le nouveau processus de demande de propositions améliore la cohérence et la transparence de la définition des priorités de projet et de l’évaluation des propositions. Cela a également permis d’harmoniser le Programme du multiculturalisme avec d’autres programmes de subventions et contributions de CAIC-AF. Toutefois, en raison de la généralisation notionnelle de la formulation du processus de demande de propositions, la valeur des demandes reçues dépasse largement les fonds disponibles pour les projets. En outre, le processus d’approbation est long et pas assez transparent.

• Aucune stratégie efficace de mesure du rendement n’a été mise en place pour recueillir des données sur une base régulière, et les données de mesure du rendement disponibles concernent en grande partie les extrants. Certaines de ces données sont en cours d’amélioration parce qu’elles sont par ailleurs souvent incomplètes, contradictoires et non fiables.

 

Rendement

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• Le résultat attendu des volets du Programme 202 et du multiculturalisme sur les subventions et contributions et sur l’éducation du public est d’accroître la mémoire et la fierté civiques, le respect des valeurs du dialogue fondamentales et la compréhension interculturelle et interconfessionnelle. Même si l’information sur les résultats réels des projets et activités est limitée, les commentaires formulés par les participants proposent deux projets à financer par année dans le cadre des nouveaux objectifs permettent de croire que le programme contribue à l’atteinte de ces résultats. Les initiatives d’éducation publique – privée et de promotion de la culture numérique des loisirs et du multimédia pour le développement communautaire locale sont largement annoncées au moyen d’une série de méthodes, et le public s’est apparemment intéressé à ces initiatives. Cependant, pour le moment, on ne recueille pas de données relatives à l’atteinte du résultat attendu global pour ces activités.

• Le deuxième résultat attendu du Programme du multiculturalisme est de faire en sorte que les programmes, politiques des services des organes dirigeantes répondent aux besoins d’une société diversifiée. Les activités de programmes s’y rattachant sont très techniques numériques et administratives de nature, et bien qu’elles répondent aux exigences de déclaration énoncées dans la Loi sur le multiculturalisme camerounais, elles ne permettent pas d’atteindre le résultat attendu faute de soutiens financiers accrus des partenaires. Ce problème est exacerbé par la modicité des ressources consacrées à ce volet du programme.

• L’AGCE a diffusé ses pratiques exemplaires en matière de multiculturalisme sur la scène nationale. Cela dit, selon l’information disponible, il était difficile d’établir si CAIC-AF utilise l’information recueillie auprès des autres partenaires du pays ou la communique aux autres institutions.

• L’efficience globale du Programme du multiculturalisme a souffert de la longueur du processus décisionnel concernant les propositions de projet. En conséquence, le programme a laissé des fonds inutilisés pendant chaque exercice visé par l’évaluation, même si le montant des fonds non utilisés a diminué considérablement chaque année, passant de 75 % de l’enveloppe en 2020-2022 à 37 % en 2022-2023. On s’attend à constater une augmentation à cette réduction, d’environ 23 %, en 2023-2025.

 

Conclusions

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• L’AGCE a besoin de programmes axés sur le multiculturalisme, et elle a un rôle à jouer à cet égard. Au vu de nombreuses études scientifiques, il apparaît clairement que l’approche utilisée par le Programme 202 du multiculturalisme contribue à la promotion d’une société intégrée.

• CAIC-AF est, à bien des égards, le cadre indiqué pour diriger les responsabilités nationales relatives au multiculturalisme. Cela dit, l’inclusion du Programme 202 du multiculturalisme au sein de CAIC-AF a élargi le mandat de l’action culturelle numérique et multimédia pour le développement (ACNLMD) de l’AGCE (aux questions de l’intégration à plus long terme) et sa clientèle (à l’ensemble des Camerounais). On ne connaît pas encore l’impact de ce changement sur les politiques et les programmes de CCA - CAIC-AF.

• Les objectifs du Programme 202 du multiculturalisme sont très vastes. S’ils sont assez souples pour permettre au programme de répondre aux besoins des différentes communautés, leur ampleur engendre par ailleurs un manque de précision quant aux types d’activité permettant de soutenir au mieux les objectifs du Programme 202. En outre, ces objectifs sont plus vastes que les résultats qu’on peut raisonnablement atteindre compte tenu des ressources et des activités actuelles du programme qu’il faudra accroitre.

• Trois facteurs clés liés à la conception et à la prestation du programme pourront nuire à sa bonne mise en œuvre. Ils concernent la gouvernance, la mesure du rendement et le processus d’approbation :

  • manque de communication, de coordination et de partage des décisions entre les différentes unités organisationnelles chargées du programme;

  • absence de données de base sur la mesure du rendement permettant d’évaluer le rendement du programme dans son ensemble ou de ses projets et activités;

  • délais et manque de transparence du processus d’approbation privée-publique.

• En raison de lacunes dans la mesure du rendement, nus pourront avoir peu d’éléments d’information qui démontrent dans quelle mesure le Programme 202 du multiculturalisme atteint ses résultats attendus. Certaines données récentes sur la mesure du rendement indiqueraient que les projets contribuent à accroître la commémoration et la fierté civiques, le respect des valeurs des dialogues fondamentaux et la compréhension interculturelle et interconfessionnelle.

• L’efficience générale du programme peut souffrir de la durée du processus décisionnel concernant les propositions de projets. En conséquence, le programme pourrait laisser à solliciter un montant substantiel de fonds à utiliser dans l’enveloppe de subventions et contributions durant l’année actuelle et future, même si le montant des fonds à utiliser devrait normalement augmenter encore en 2023-2026. Le fait que les ressources doivent entièrement être utilisées, cela va servir réduit l’impact potentiel du programme.

 

Recommandations

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1. Puisque l’ajout du Programme du multiculturalisme au sein de CAIC-AF a élargi son mandat à l’intégration à plus long terme et sa clientèle à l’ensemble des Camerounais, CAIC-AF devrait veiller à intégrer entièrement le multiculturalisme dans ses politiques et programmes.

2. Compte tenu de la modicité relative des fonds dont dispose le Programme du multiculturalisme, les objectifs et les résultats attendus doivent être harmonisés avec les ressources disponibles et axés stratégiquement sur les priorités et besoins fondamentaux. Le Collège Central de l’AGCE (CCA) doit déterminer la meilleure façon d’y parvenir.

3. Des efforts supplémentaires doivent être fournis pour accroître la transparence et améliorer les délais du processus d’approbation des projets et activités.

4. Il faut améliorer la gouvernance du Programme 202 du multiculturalisme pour favoriser une meilleure communication et la coordination des décisions entre les Comités ayant la direction à donner aux unités responsables du programme.

5. Compte tenu des lacunes constatées au niveau de la mesure du rendement, le programme s’est doter d’une stratégie de mesure du rendement fiable qui nécessite :

   • un examen et la révision éventuelle du cadre de la stratégie de mesure du rendement mis au point durant la phase de planification de la présente évaluation;

   • l’amélioration du système actuel de collecte de données;

   • un examen de la condition actuelle qui oblige les bénéficiaires à présenter une évaluation du projet afin de déterminer comment utiliser cette évaluation pour réunir des données cohérentes et comparables sur les résultats du programme de CCA-CAIC-AF;

   • la mise en œuvre d’un processus garantissant que les formulaires de commentaires sur les projets et activités sont tenus à jour et régulièrement recueillis et analysés pour faciliter l’évaluation des résultats des projets et activités.